30.9.10

MC

(Monument Continu)


Alors que faire en ce week-end pluvieux ? Is shopping the only way out of the rain ? Que faire quand le shopping mall a absorbé toute expérience, quand il est devenu The ultimate experience? A trop fréquenter son espace commercial, je finis par me demander si Singapour est autre chose qu’une surface minérale sur laquelle on déambule un peu hagard, un gobelet publicitaire en carton à la main en tétant un soda, 110Kcal, 28g de glucides, I’m Lovin’it, en attendant lundi. SMS, Save My Soul.

Laisse-moi rêver, Singapour, pendant que je commence à douter de mon propre reflet dans tes vitrines. De quoi les espaces incroyables de tes shopping malls, de tes integrated resorts sont-ils les musées ? Ces millions de mètres carrés de sols recouverts par des passerelles, des ascenseurs, des galeries souterraines, des escalators, jusqu’au métro, jusqu’à l’aéroport qui les interconnecte encore, sans que jamais mon pied ne foule le vrai sol, sans interrompre une seule fois le rythme régulier du roulement de ma valise sur les joints du dallage, aux millions de mètres carrés du même dallage, de Kuala Lumpur à Honk Kong, à Paris, à New York, London, Tokyo…Est-ce ça le monument continu ? Une vraie expérience, comme nous promettent les slogans, mais peut être une expérience qui n’a plus rien à me vendre, parce que j’ai déjà tout acheté ?

Partir vers de nouvelles destinations, de nouveaux lifestyles, dans le réseau global des villes artificielles sécurisées dont Singapour est la première des portes. Fuir l’instabilité mondialisée et trouver refuge dans ces oasis de paix social et économique adossée aux actifs immobiliers. Passer, comme les jeunes professionnels urbains singapourien au stade Dubai, Together to Ease Your Life, Doha, Experience Qatar, Brunei, Excellent Leadership and Good Gouvernance for Nationale Prosperity and Stability… du capitalisme.
Expérience et destination. On est toujours dans le far west de quelqu’un. Tous ces flux qui parcourent la planète sans répit. Aller, retour, aller, retour..Se déplace-t-on encore pour partir à la rencontre d’un autre ou d’un ailleurs réel ? Ou seulement en quête de lifestyle experience dans les shoppings malls et les integrated resorts toujours plus ultimate ? Le shopping comme horizon culturel. Le real Estate comme horizon idéologique. L’art comme solution d’interstice. 33.33% finance, 33.33% béton, 33.33% communication. Il reste 0.01% pour tes idées l’architecte. C’est déjà pas mal, non ?

et en bonus, Nouveau Prolétariat à lire ici

issu de l'article de Francois Decoster, Toyo Ito, Vivocity, Singapour in Frog/Numero9 2010

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